Andrée Poulin, invitée d’honneur du Salon du livre de Montréal
Octobre 2019
Il en a coulé de l’eau sous les ponts depuis qu’Andrée Poulin a remporté le premier prix d’un concours littéraire. Celle qui a publié à ce jour une cinquantaine de livres pour les jeunes sera invitée d’honneur au prochain Salon du livre de Montréal, qui se tiendra du 20 au 25 novembre. Un honneur pleinement mérité pour cette auteure prolifique qui a remporté en 2014 le Prix TD pour son roman La plus grosse poutine du monde.
Une production foisonnante
Auteure d’albums et de romans jeunesse destinés aux 4 à 14 ans, dont plusieurs lui ont valu distinctions et prix littéraires, Andrée Poulin écrit son premier roman au tout début des années 80, alors qu’elle est étudiante en littérature. Ayant vent d’un concours littéraire organisé par l'ACELF (Association Canadienne d'Éducation de langue française), elle a envie de relever le défi. Elle écrit donc Pistache et les étoiles, l’histoire d’une grande amitié entre un enfant et une tortue. Le texte séduit le jury et l’écrivaine en herbe remporte le premier prix de 1000 dollars, qu’elle partage avec feu Raymond Plante, dont le texte se classe également au premier rang. Quelques mois plus tard, Pistache et les étoiles parait sous forme de roman aux éditions Héritage.
Ce n’est qu’en 2003, après une carrière en journalisme, qu’Andrée Poulin recommence à publier pour les jeunes en faisant paraître Ping-Pong contre Tête-de-Navet, un récit inspiré par ses deux filles qu’elle a adoptées en Chine. Suivent quelques romans, dont la série «Babette». De nombreux albums voient aussi le jour, dont Une maman pour Khadir, 100 bonhommes de neige, Pablo trouve un trésor, Deux garçons et un secret, Une cachette pour les bobettes, Pissenlit mon ami et Y’a pas de place chez nous. En 2019 sont parus Ils ne veulent pas jouer avec moi, un album sur l’exclusion et le vivre-ensemble, Enterrer la lune, un roman écrit en vers libres sur un sujet tabou, soit l’absence de toilettes dans certains villages de la planète, et J’avais tout prévu sauf les bélugas, la suite de La plus grosse poutine du monde. Au cœur de l’œuvre d’Andrée Poulin se dessinent les thèmes de la différence, de l’ailleurs, de l’amitié, de l’entraide, de la pauvreté et de la chaleur humaine.
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La lecture à voix haute
En plus de s’adonner à des séances de signatures, d’accorder des entrevues, de faire des animations et de participer à de nombreuses autres activités lors du prochain Salon du livre de Montréal, Andrée Poulin profitera de sa tribune pour mettre de l’avant un sujet qui lui tient à cœur : la lecture à voix haute. Selon elle, le Québec est très en retard par rapport à des pays comme la Pologne et les États-Unis, qui ont développé des campagnes de sensibilisation afin de faire de la lecture à voix haute une activité quotidienne.
À l’instar du Dr. John S. Hutton, pédiatre, chercheur au Cincinnati Children’s Hospital Medical Center, auteur, propriétaire d’une librairie jeunesse et instigateur de la campagne américaine Read Aloud, Andrée Poulin est convaincue que la lecture à voix haute a de nombreux avantages sur le développement du cerveau et du langage, sur l’acquisition du vocabulaire, sur l’apprentissage et sur la connaissance. Malheureusement, les parents et les enseignants lisent des histoires à voix haute aux plus jeunes, mais dès que les enfants savent lire, les adultes délaissent cette activité. Or, dans un contexte où les écrans sont omniprésents et où les distractions numériques sont nombreuses, la lecture à voix haute permet de créer une intimité avec l’enfant et de renforcer ses compétences en lecture, en écriture et en communication orale. «La lecture à voix haute, c’est beaucoup plus qu’un moment de détente, clame Andrée Poulin. C’est un outil pédagogique très puissant.»
Pour aider les enseignants (et les parents) à faire de la lecture à voix haute une activité quotidienne, Andrée Poulin a mis sur pied un atelier sur le sujet. Et partout où elle passera lors du prochain Salon de Montréal, telle une véritable ambassadrice, elle mènera avec passion ce cheval de bataille!
Nathalie Ferraris
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